François Varidel

Incroyable mais vrai !

Incroyable mais vrai !

Le « Carnet de François Waridel » est sorti de l’ombre !

Vous avez lu mon livre, aux pages 206 à 210, et j’y faisais le vœu que ce carnet réapparaisse. Ce n’est pas par un de mes lecteurs, cependant, que j’ai pu accéder à ce document ; son détenteur m’a simplement contacté parce qu’il a tapé le nom « François Waridel » sur Google ! Et il est tombé sur le site. Comme quoi tout arrive !

J’ai évidemment sauté de joie à cette nouvelle et suis tout de suite entré en contact avec Nicolas Durussel, enseignant à Ollon. La transmission de ce carnet à sa famille n’a pas encore trouvé d’explication – l’enquête continue donc !

Le journaliste  D.S. qui a rédigé les deux articles du Journal d’Yverdon avait bien rendu compte des vicissitudes de François Waridel, en particulier en rapport avec la guerre du Sonderbund, la petite vérole qui a emporté sa femme, et sa propre maladie, mais avait complètement laissé de côté des aspects qui m’ont vivement intéressé. Le plus marquant : une transcription d’une lettre de son frère Jean, narrant un voyage en Australie, ainsi qu’un traité d’apiculture.

Le carnet transcrit aussi une « procuration pour rechercher la succession de notre frère Jean Varidel décédé à Vienne en Autriche », signée de François ainsi que de ses deux frères survivants.

Une question se pose : ce carnet est-il l’original ? Celui vu par le journaliste ? Il est bien possible que non ! En effet, l’article du Journal d’Yverdon parle d’un « petit livre bleu » ; or celui que détient M. Durussel est noir ! Ce carnet a-t-il été recopié ? Si oui, à combien d’exemplaires ? En tous les cas, il est écrit à la main, dans une assez jolie écriture, soignée ; les extraits du carnet dans l’article du Journal d’Yverdon concordent d’ailleurs avec l’original, on ne relève pas de différence. Voici comment ce carnet commence.

M. Durussel a eu la bonne idée d’utiliser le carnet de François Waridel avec ses élèves, dans le cadre d’un cours d’histoire et de français. Il a même proposé de publier une partie du carnet dans la revue « Passé Simple » (http://www.passesimple.ch), ce qui devrait se faire au printemps 2018. C’est d’ailleurs ce projet qui l’a amené à faire sa recherche sur internet.

En attendant cette publication, je ne fais que donner ici un aperçu du carnet. J’ai le projet, ensuite, d’en proposer la publication – je ne sais pas encore sous quelle forme – en texte intégral, avec des commentaires sur les divers sujets traités.

Voici maintenant un résumé des renseignements que donne le carnet sur Pierre François et sa famille.

  • 1829 : mort de son père, suite à un coup de pied donné par un cheval
  • 1838 : école militaire à Lausanne
  • 1839 : apprentissage de charron, dans différents villages
  • 1840 : départ de son frère Jean, pour Londres
  • 1842 : mariage avec Nanette (Anne Françoise) Jaquier
  • 1843 : naissance de sa fille Julie
  • 1844 : maladie et mort de sa fille Julie
  • 1845 : appelé pour une expédition militaire contre les Corps Francs
  • 1847 : appelé pour combattre le Sonderbund ; la description de son engagement contre Fribourg et des batailles en Suisse centrale prend plusieurs pages
  • 1848-49 : suite de ses engagements sur Fribourg
  • 1854 : début d’une épidémie de vérole
  • 1855 : décès de sa femme, atteinte de la vérole suite aux soins qu’elle a apportés à sa belle-famille, suivi du décès de sa mère. Lettre de son frère Jean, écrite depuis l’Australie
  • 1859 : lettre de son frère Jean, de Londres, qui lui donne quelques conseils de santé
  • 1863 : copie d’une procuration envoyée à Vienne suite au décès de son frère Jean

Comme mentionné plus haut, les lettres de son frère Jean, retranscrites par Pierre François, sont fort intéressantes. Elles jettent un éclairage sympathiques sur les relations familiales, empreintes de cordialité, de compassion de la part de Jean pour la maladie de son frère. Il y est question d’une vie dure, mais dans laquelle on tâche de faire face avec courage.

La plus intéressante d’entre elles est pour moi celle qui retrace le voyage de Jean en Australie : on y trouve des détails sur les étapes parcourues, la durée du trajet, les conditions en mer, et l’arrivée en Australie : un voyage débuté le 7 février, sur un navire affrêté pour Melbourne. L’arrivée a lieu le 23 mai.

 

Ce qui a particulièrement retenu mon attention est le fait que Jean Varidel* de Prahins voyage à peu près en même temps que Louis Samuel Varidel de Chanéaz (voir mon livre, pp. 79-84), quoique sur un bateau différent.

Jean apparaît comme un grand voyageur, qui a quitté la maison à 21 ans, pour Londres ; on le retrouve à Francfort, en Australie, à Vienne, où il décède à l’âge de 43 ans « valet de chambre, célibataire, natif de Prahins; enseveli après les prières d’usage dans l’église réformée de la Confession d’Augsburg » (annonce de son décès, Archives de Prahins).

Voilà donc quelques éléments qui sont dignes de mention, en attendant l’article prévu dans la revue Passé Simple, et ma propre publication (dans un avenir plus lointain !).

*C’est ainsi que le nom de famille est orthographié le plus souvent dans le Carnet, à tout le moins dans les lettres retranscrites.